Un dimanche à Osaka, la Marseille japonaise, con !
On dit souvent que Osaka est au Japon et à Tokyo ce que Marseille est à la France et à Paris. Une deuxième grande ville, mais moins grande quand même, plus détendue du slip, plus au Sud, au bord de la mer et où les habitants ont un accent qui fait marrer ceux de la capitale ! A Osaka les gens parlent avec l'accent et le dialecte du Kansai, la grande région qui comprend aussi Kyoto et qui est le bassin culturel du Japon. Les deux villes sont séparées par environ 3/4h de train...
Il était donc inévitable pour moi d'aller passer au moins une journée dans cette fourmilière japonaise dont les gratte-ciels peuvent rappeler la modernité tokyoïte, mais avec un je-ne-sais-quoi de plus méridional, paraît-il ^^ En tous cas, Osaka est très différente de Kyoto car la ville a été énormément détruite par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale, ce qui fait qu'aujourd'hui c'est un grand conglomérat de gratte-ciels ! Après m'être frottée à la tradition pendant deux semaines, j'allais enfin découvrir la "vraie" urbanité à la japonaise...
Je pensais que ça me déplairait, mais bien au contraire ! Moi qui n'ai jamais mis un orteil aux States, à Dubaï ou que sais-je, je n'avais encore jamais fait l'expérience de la très grande ville, des immeubles qui bouchent complètement l'horizon, des écrans géants et des néons démesurés... Et au lieu de me terroriser comme je pensais que ça le ferait (moi, la petite campagnarde drômoise !), ça m'a complétement fascinée...
Nous sommes d'abord arrivés dans les quartiers Nord, autour de la grande gare de Umeda (littéralement, "champ de pruniers"), qui n'a rien de champêtre. Nous avons parcouru les galeries couvertes et petites rues qui l'entouraient, à la recherche d'un petit resto de sushis que Laurent voulait absolument me faire découvrir...
On a surpris ces deux petits coquins en train de faire les poubelles...
L'intérieur du resto de sushi. Le bar était triangulaire et pendant que nous y étions trois cuisiniers s'affairaient, mais en tout il y avait cinq postes de travail.
Le lieu était un peu miteux et l'extérieur ne payait vraiment pas de mine, mais du coup ça transpirait l'authenticité ! Quand on est entrés tous les serveurs et cuisiniers se sont exclamé "irrashaimase !!" en coeur, avec une espèce de voix de samouraï, j'ai eu du mal à me retenir de rire. En gros, ça veut plus ou moins dire bienvenue et c'est le salut typique qu'utilisent tous les vendeurs, serveurs, cuisiniers, etc... Quand on rentre dans un magasin, on se fait saluer comme ça par chaque employé qu'on croise, même si ça fait une demie heure qu'on s'y trouve. C'est assez perturbant au début, surtout que je ne sais jamais quoi répondre. En général, je hoche la tête... xD Et c'est pareil quand on sort : là-bas, chaque fois que quelqu'un partait tous les employés s'interrompaient (ou pas) pour lancer un retentissant : "arigatoo gozaimashita !!" (merci de votre visite).
Le principe des petits restos à comptoir comme ça c'est qu'on a le prix des différents sushis sous les yeux et on les commande par deux directement au cuisinier debout devant nous, qui s'exécute avec une rapidité impressionnante. C'est un vrai spectacle... Et je n'ai jamais mangé d'aussi bons sushis de ma vie !!! En plus, ça n'était pas trop cher. Une super adresse, mais il faut la trouver dans le dédale de galeries marchandes entourant la gare...
Après cet excellent repas abondamment arrosé de thé vert (ils nous resservaient dès que notre tasse était vide), nous avons pris le métro pour rejoindre un petit musée consacré au mode de vie dans l'ancien Osaka. Au passage, j'ai pu découvrir l'énorme fourmilière de galeries sous-terraines que constitue le sous-sol de la gare de Umeda. C'est une véritable ville sous la ville, il y a des magasins de toutes sortes, des restos, et surtout un monde fou alors que les rues au-dessus sont presque désertes !
J'en ai profité pour faire un zoom sur les housses mèmère des taxis... Celui-là ne portait pas ses gants blancs, il était en pause !
Ici, les boulangeries sont certes moins bonnes, mais beaucoup plus funs. Une fois j'ai acheté un truc au hasard, c'était une sorte de beignet croustillant recouvert d'une étrange panure de petits croûtons de pain frits et fourré au curry de poulet !! On peut avoir des surprises. N'empêche, c'était super bon.
Le petit musée était situé aux 7ème et 8ème étages d'un grand immeuble et était un vrai petit bijou. Merci Lonely Planet pour le tuyau !!
La salle principale était une reconstitution d'un petit quartier d'Osaka typique, avant que les bombardements ne défigurent la ville. Les lumières et les bruitages changeaient selon des cycles journaliers accélérés, avec parfois des orages et même un feu d'artifice projeté au plafond ! L'effet était super. C'était un peu comme se balader dans une maquette géante, et on se sentait redevenir un enfant. D'ailleurs il y en avait peu, la plupart des visiteurs avaient plutôt notre âge et avaient l'air de s'éclater comme des gosses, justement !
L'idée géniale de ce musée, c'est que garçons comme filles peuvent se faire habiller en kimono pour 1,50 euros de plus ! Du coup, les visiteurs eux-mêmes participent au décor... Comme une grosse quiche (j'ai vraiment regretté), je ne l'ai pas fait :( J'aurais vraiment dû... En fait, je ne m'attendais pas à rester aussi longtemps dans la salle !
On pouvait tout visiter : les bains publics, les petites maisons pauvres faites d'une seule pièce, la mairie, les boutiques, les cuisines... Et presque tout toucher ! C'était vraiment très, très chouette. En plus, plusieurs animateurs nous invitaient à tester des jouets anciens, et nous avons même eu droit à un pestacle !
A l'époque, il était habituel de présenter ses articles en vitrine de façon extravagante avec de telles sculptures... Il y avait quelques beaux exemples. En l'occurence, ce sont tous les éléments constituant une dot de mariée.
Dînette de luxe pour le conseil municipal !
Après avoir exploré cette partie du musée de fond en comble, nous nous sommes rendus dans la salle des petites maquettes, elle aussi pleine de surprises : de jolies maquettes représentant des quartiers d'Osaka aux époques les plus diverses, certaines permettant de voir l'intérieur des maisons et donnant terriblement envie de jouer à la poupée... ;)
Certaines maquettes étaient animées, dont une rue où les magasins défilaient comme sur un manège et où lumières et bruitages changeaient pour imiter le cours d'une journée. Bluffant...
Vraiment un très, très bon musée ! Et très ludique.
Au passage, voici la vue qu'on avait des fenêtres de l'accueil : changement d'ambiance...
Après ce joli musée, petite pause casse-croûte : ce que j'adore au Japon, c'est qu'on peut acheter un oeuf dur pour 50 yens (40 centimes) dans n'importe quel café pour caler un petit creux...
Laurent m'a montré où commander les meilleurs gyozas, des raviolis chinois très japonais... J'adore ça !!
La suite du programme se passait à l'autre bout de la ville, dans le grand port d'Osaka : à l'AQUARIUM !!! Eh oui, une vraie journée régression ma foi. ^^
Eh bien figurez-vous que je n'aurais jamais cru m'éclater autant dans un aquarium... Il paraît que c'est un des meilleurs du monde, et je veux bien le croire. Même si l'entrée coûte un bras, ça vaut le détour ! C'est immense, avec non-seulement des poissons mais aussi des pieuvres, des phoques, des pingouins, des loutres et autres animaux trognons et poilus (ou pas) dont j'ai oublié le nom... Le tout est super bien présenté, dans des eaux claires et à travers des vitres délicieusement transparentes, ce qui ne se voit PAS sur les photos. Toutes les tentatives de Laurent ont très mal rendu à cause de l'éclairage et de la vitre de 40 cm, et j'en suis désolée... Je vous mets quelques-unes des moins pires.
Les dauphins venaient frôler la vitre, c'était une sacrée sensation de les voir d'aussi près.
La star de l'aquarium : un énorme requin-baleine.
Raies et thons... Les raies étaient d'une grâce !
Je me suis fait une super copine ! Comme on est arrivés tard il y avait très peu de monde, et du coup on pouvait accéder aux vitres à loisir et entrer en communion avec les bébêtes, vous voyez ce que je veux dire... Or il y avait une petite curieuse qui suivait tous nos mouvements et venait se coller à la vitre pour essayer de nous distinguer (en fait comme les couloirs sont très sombres, les animaux ont beaucoup plus de difficulté à nous voir à travers la vitre).
J'ai honte, mais en fait je ne sais plus quel animal c'était... En tous cas elle était vraiment trop mignonne. Une des gardiennes s'est approché et nous a dit qu'elle s'appelait Chika. De loin la bestiole la plus sympathique de tout cet aquarium !
Je me demande si c'était pas un lion de mer...
Chika et un collègue nous ont effectué une petite choré ! La voix off c'était l'avertissement nous disant que l'aquarium allait fermer, c'était très chiant...
Après avoir admiré des pieuvres géantes, de nombreuses méduses et quelques sympathiques manchots en direct (sans la vitre !! Il faisait un froid de canard dans cette salle...), on a donc fini par se faire virer à 20h parce que l'aquarium fermait.
Une super visite !
Pour terminer notre journée osakaesque, nous nous sommes rendus dans le quartier du Dotonbori, fameux pour ses nombreux néons, poulpes géants au-dessus des entrées de resto et autres animations... C'est dans une de ces rues que se trouve le vrai crabe animé dont j'ai montré une vidéo il y a dix jours, et dont une copie se trouve à Kyôto. Là-bas, la plupart des restos ont une enseigne géante de ce type, ce qui fait qu'on se croirait un peu à Dysneyland...
à noter : c'était relativement calme car c'était dimanche soir...
Toutes ces grandes pubs étaient animées ; la bière Asahi se vidait et se remplissait, et Glicoman changeait de couleur... Il s'agit du sportif qui court les bras en l'air ; ce vieux logo de la marque de bonbons Glico, basée à Osaka, est un des emblêmes de la ville.
J'étais tellement absorbée par les lumières de la ville que finalement je n'ai pas fait beaucoup de photos... C'est bien dommage, car il y avait une autre chose digne d'intérêt : les looks des gens !!! Il y avait beaucoup de jeunes dans ce quartier, et vraiment les dégaines les plus extravagantes... Ce qui m'a le plus frappée, c'est que presque toutes les filles avaient de très hauts talons, mais vraiment très très hauts ! Celles qui n'en avaient pas du tout (comme moi !) étaient vraiment des exceptions. Et une grande proportion des passants avaient les cheveux décolorés... Beaucoup plus qu'à Kyôto. Osaka est visiblement moins sage ;)
J'ai quand même réussi à choper quelques looks rigolos que voici :
Celle-là avait le look typique : cheveux décolorés et artificiellement bouclés, très hauts talons et jupe très courte... Sans parler de la couche de maquillage. En fait il y avait beaucoup de pétasses ^^
Et au milieu de tout ça, quand même une note de tradition ! ^^